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Hola todos,

Nous avions une petite envie de changer des décors minéraux du désert chilien. Nous partons donc pour la jungle ("la Selva" comme on dit par ici). Enfin, plus exactement pour l'Amazonie car figurez-vous que la moitié de la Bolivie se trouve dans le bassin amazonien. 

Petit résumé de notre périple:

Nous sommes donc à La Paz et nous avons deux options pour aller a Rurrenabaque et ainsi entrer dans la jungle: 35 min de vol ou 18h de bus. On a vite fait notre choix!!! 

Départ de l'aéroport de "El alto" qui, à 4 061m, domine la ville de La Paz. Nous montons dans notre petit bi-moteur de 20 places. Pas de place pour une hôtesse dans l'avion: on fera sans! On a déjà un lote et un copi c'est déjà ça, non ? Nous décollons sur piste 4x4: 4 kms d'altitude et 4 kms de long: notre pilote de ligne appréciera la remarque (un commentaire sur le sujet Philou? Nous sommes preneur!).

Nous passons à côté des sommets enneigés culminant à 6 000 m d'altitude

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puis au-dessus d'un large cours d'eau marron qui serpente à travers ce tapis vert.

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Le vol ne dure que 35 min; mais avec les perturbations, cela est bien trop long pour nos tripes et notre cœur. Nous atterrissons sur une piste en terre; elle est praticable uniquement quand le sol est sec (ce qui n'est pas trop le cas en ce moment car c'est le début de la saison des pluies: de nombreux retards ou annulations de vols!).

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On descend de ce coucou, tout blanc et transpirant. Quelle transition incroyable: départ à 4 000 m d'altitude avec climat frais et sec et arrivons à 200 m d'altitude: l'air chaud et humide est irrespirable.

Nous partons ensuite en pirogue (à moteur) sur le Rio Beni afin de rejoindre la réserve Serere, notre havre de paix au milieu de nulle part dans la jungle.

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Journée type dans la jungle bolivienne:

6h30: réveil matin dans notre "cabana", au concept de murs transparents. De simples moustiquaires servent à la fois de briques, de tapisserie… et accessoirement de protection contre toute cette vie extérieure. Nous sommes au cœur de la jungle: un 360° sur cette faune et flore bien vivante, ... et bien bruyante!

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Des singes « amarillo » et « cappuccino » jouent à Tarzan au dessus de nos têtes, pendant que les criquets et autres bestioles de pas de chez nous commencent à jouer leur symphonie préférée. 

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7h15: p'tit déj' ingurgité et costumes de jungle enfilés (sweat à manche longue pour minimiser la surface d'action des moustiques + pantalon dans chaussettes pour éviter toute pénétration d'insectes non désirés: la vraie Tintin touch), nous voilà prêts pour notre journée Indiana Jones ! 

8h: début de notre "caminata" de 4h dans la jungle.

8h30: le ciel s'obscurcit. On entend la pluie s'écraser de l'autre côté du lac: on est sauvé.

8h45: on aperçoit une tortue de terre. Puis une maman caïman, qui se jette hors de l'eau pour venir se poser sur son nid d'environ 60 œufs (on vous invite tous pour une omelette party ;-)

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9h10: on se retrouve nez à nez avec une tarentule. Peu de temps après, c'est au tour du serpent corail (un des plus mortels) de se montrer.

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10h: quelques gouttes tombent au-dessus de nos têtes mais la canopée les arrête.

10h30: nous apercevons un lapin. Il est intéressant de noter que de très nombreux animaux de nos forêts se retrouvent ici (cerf, écureuil, perdrix...)

10h40: un criquet se camoufle sur l'écorce d'un arbre: indécelable.

11h: des trombes d'eau transpercent les feuilles. Très vite, on se croit à une épreuve de Koh-Lanta. Nous traçons notre chemin à la machette dans cette forêt très luxuriante. Sans guide nous serions perdus !

12h: nous arrivons au camp trempé jusqu'aux os.

Après le repas, nous embarquons sur la pirogue et zouh au lac pour aller observer la faune. Nous avons mis au point une technique inédite de pêche. Indolore pour le poisson, non fatigante pour nous: il suffit qu'un poisson saute de l'eau, passe au-dessus de la pirogue et qu'il heurte le dos de Delphine. Ce soir, ce sera poisson cuit dans les feuilles de bananes.

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20h: après le diner, et après avoir un peu profité du hamac,

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nous repartons en bateau sur le lac... de nuit. On a beau se dire qu'on n'est pas les premiers touristes à le faire mais c'est vraiment flippant! Nous partons sans lumière sur le lac avec caïmans, piranhas et anacondas qui n'ont pas quitté les lieux le soir venu.

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Pas de lune, le ciel étoilé sert de décor à la chasse aux caïmans. Ses yeux qui vous observent: on s'approche et quand ils se sentent en danger, ils s'enfoncent dans l'eau en faisant un bruit énorme. Là où on rigole moins, c'est quand l'un d'eux s'enfonce à l'arrière du bateau, remonte à l'avant à toute allure en ressortant de l'eau avec un immense fracas. S'il chavire le bateau: adieu Delphine, adieu Christophe.

L'autre côté fascinant de la sortie est son spectacle son & lumière. 

Pour le son: nous avons confié la tache aux cris des milliers de crapauds géants, singes, oiseaux, insectes, caïmans,...

Pour la lumière: nous avons confié la tache à des milliers d'insectes qui émettent de la lumière en volant. Une vrai déco de Noël: absolument magnifique. 

Bon c'est pas qu'on s'en s'ennuie mais on rentrerait bien sur le plancher des vaches... enfin des pécaris. 

Pour se réconcilier avec la nature, le guide nous propose avant d'aller se coucher de passer par la forêt pour rejoindre notre "cabana". 45 minutes à la lampe de poche à traquer la bête. Au final: quelque lucioles, des crapauds baveux, de petits marsupiaux, de gros rongeurs, les yeux d'un cerf, quelques criquets. Merci madame la tarentule d'être resté couchée!

Seules 3 bougies éclairent notre cabana (ici au milieu de nulle part, pas d'électricité!). Le noir absolu dehors, la vie nocturne reprend ses droits. Pour se débarrasser de la transpiration avant d'aller se coucher, rien de tel qu'une douche froide qui pue le soufre! 

Le soir, on assiste également au changement d'équipe, les animaux et par conséquent les bruits sont différents. On se sent petit et pas à notre place dans cet univers si hostile. Une sensation très forte de loi de la jungle. La chaîne alimentaire est visible: chacun est prêt à manger l'autre… ou à être mangé !


Bilan après 4 jours dans la jungle et sous la pluie (plutôt sous des trombes d'eau):

. Nous faisons le retour à la civilisation en pirogue, entre temps le niveau du Rio a monté de quasi 2 m. Nous voilà en train de slalomer entre les rapides et les gros morceaux de bois charriés par le courant. Nous prenons des locaux au passage qui paient la course en poisson encore vivant (la prochaine fois, nous paierons le métro en sardines ;-)

. Notre linge est trempé et toutes nos affaires puent (doux euphémisme). Seul reste un pull en alpaga mais sous 30° non merci. Résultat: voilà Delphine en slip de maillot de bain et en T-Shirt offert lors d'un de nos tours pendant que Christophe est en short de pyjama sans slip: la grande classe dans la rue.

. Nous revenons chacun avec notre tique et quelques piqures d'abeilles et d'insectes en tout genre a déplorer.

. Une expérience inoubliable qui nous rappelle que l'homme est peu de choses dans cet univers... parallèle.

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Caïement votre,

Les jungle-trotters,

Janphine & Christarzan qui se cachent dans les racines des arbres pour se protéger des jaguars.

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Tag(s) : #voyages, #Bolivie